Je n’ai aucun moyen d’aider, mais je me permets d’aider à diffuser cet appel.
Chèr.es Allié.es, partenaires et ami.e.s, Dear Allies, partners and friends, Le but est de trouver des cinémas / lieux de diffusion pour projeter les films proposés, et de le faire tous au même moment : ce jeudi 2 Novembre à 20h00, heure locale du lieu de projection. Tous les détails dans le mail ci-dessous (en Anglais). Marquer notre soutien par la collaboration à ce festival, c’est aussi montrer que d’autres voix s’élèvent, que d’autres voix existent (à côté du discours affligeant des médias mainstream). Chèr.es Allié.es, partenaires et ami.e.s, Nous écrivons du milieu de l’obscurité qui a englouti la Palestine. Les médias internationaux et les discours publics officiels déforment le récit et continuent de déshumaniser les Palestiniens et leurs souffrances. Le génocide contre les Gazaouis et le peuple palestinien est en train d’être légitimé, et tout ce pour quoi nous nous sommes battus depuis 1948 est menacé. Comme nos partenaires Film Lab Palestine ne sont pas en mesure d’organiser leur festival annuel cette année ; « Palestine Cinema Days », nous vous envoyons un e-mail aujourd’hui afin que nous puissions organiser ensemble ce festival dans le monde entier. Nous vous demandons de participer à la création d’un espace de représentation, en remettant audacieusement en question le discours dominant et en amplifiant les voix palestiniennes. Nous vous proposons de projeter un de Palestine ou sur la Palestine le 2 novembre 2023 à 20h, heure locale. Cette projection serait précédée d’une brève compilation de vidéos de l’intérieur de Gaza. Voici une liste de films disponible : https://www.canva.com/design/DAFx5d… Une fois que vous avez choix le film et l’endroit, envoyez un email à : farah.fayed@aflamuna.org et sandra.sayej@aflamuna.org avec le nom du film, la ville et l’horaire. Les fichiers des files vous seront alors envoyé, accompagné d’une éditorial qui, nous l’éspérons, pourra vous servir à introduir votre scéance, ainsi que des visuels pour vous aidez à la promotion de votre évènement. […] Dear Allies, partners and friends, We are writing in the midst of the darkness that has engulfed Palestine. International news outlets and official public discourses are distorting the narrative and continuing to dehumanize Palestinians and their suffering. The genocide against Gazans and the Palestinian people is being legitimized, and everything we’ve strived for since 1948 is under threat. As our partners Film Lab Palestine are not able to host their yearly festival this year ; “Palestine Cinema Days”, we are emailing you today so that we can together host this festival all over the world. We are asking you to participate in creating a space for representation, boldly challenging the prevailing narrative and amplifying Palestinian voices. We propose that you screen a film either from Palestine or about Palestine on November 2, 2023, at 8 pm local time. This screening would be preceded by a brief compilation of videos from inside Gaza. Here is a list of films for you to choose from : https://www.canva.com/design/DAFx5d… Once you have chosen the film and space, please email farah.fayed@aflamuna.org and sandra.sayej@aflamuna.org with the name of the film, the city, venue, and time. They will send you the film files, along with an editorial that we hope can be used to introduce these screenings, as well as artwork that you can share to promote the event. We are also collaborating with regional media partners, and we encourage you to do the same to disseminate information about this activity. We understand that this is short notice, but unfortunately, we must act as soon as possible before the Palestinian narrative is further eroded. There is also significance in the choice of November 2, as it marks the date on which the Balfour Declaration was signed. Today, our role as cultural organizers and storytellers is crucial to share the Palestinian story. We acknowledge that this action is just a small contribution, and we wish to honor those who have been tirelessly working to make a difference. These screenings are intended to support those who are fighting for a just tomorrow for Palestinians in their homeland. In solidarity, Stephano Mendelek AFLAMUNA
Tout le monde trouve un moyen de passer son temps libre. Le mien c’est, entre autres, le dessin et la peinture. Alors, certes, je ne me fais pas d’illusions sur les qualités intrinsèques de ce que je fais – d’autant plus que je suis largement autodidacte, mais je ne peux m’empêcher de les apprécier comme quelque chose du fruit de mes entrailles, comme m’appartenant en propre. J’avais envie donc de les partager ici certaines des dernières créations que j’ai pu faire.
C’est un 4 février 1959, année où Cuba venait de gagner sa révolution, que naît à Bafoulabé (Mali) le futur docteur Oumar Mariko.
Étudiant, il s’est battu en 91 contre le pouvoir dictatorial de Moussa Traoré, responsable du coup d’État contre le père légitime de l’indépendance malienne, Modibo Keita. C’est grâce à lui et à ses camarades de lutte, au prix d’une répression féroce faisant de nombreux morts et blessés, que le pouvoir mis en place par la France tombera un 26 mars 1991. C’est après ces événements qu’il devient médecin généraliste – d’où le titre de docteur.
En 1996, le Mali manquant d’un fort parti populaire marqué à gauche, il créera avec d’autres le parti SADI (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance). Le parti, ainsi que son et ses dirigeants, est panafricain et marxiste, avec des références à Lénine, Amilcar Cabral (qu’on surnomme le Lénine africain), Modibo Keita, Castro et des membres de la gauche radicale internationale comme l’ancien président du Venezuela Hugo Chávez.
Au nom de ce même parti du peuple, Oumar Mariko se présentera aux présidentielles à plusieurs reprises mais connaîtra un échec à cause de la corruption endémique. Il se battra par contre à l’Assemblée nationale en tant que député pour faire entendre la voix du peuple malien face à des élites corrompus.
Anti-Françafrique, il critiquera avec son parti l’opération Barkhane et le pillage organisé par la France. A la pointe de la contestation, le SADI sera l’une des composantes les plus actives des manifestations anti-IBK en 2020, menant à la destitution par coup d’État du président corrompu et la prise de pouvoir des militaires. Les raisons de la colère ? La situation catastrophique de l’économie, la guerre à rallonge dans le pays (pour laquelle le SADI demande une réunion entre tous les belligérants et la nécessité d’un accord) et la présence des troupes françaises.
Depuis, avec notre satisfaction la plus grande, l’armée française est enfin partie et la France commence à se faire envoyer promener par les pays africains voulant réellement l’indépendance. Est-ce à dire que les militaires maliens sont tout blanc ? Le SADI est autant critique des sanctions contre le Mali par la CEDEAO que des militaires maliens qui commettent des crimes avec l’aide de la milice Wagner. Mais critiquer les dirigeants ne veut pas dire pour Mariko vouloir le retour des français. Non, que le gouvernement français reste loin.
Le camarade Mariko, qui a déjà été emprisonné et soumis à l’exil plusieurs fois dans sa vie, a dû prendre la voie du départ à cause de menaces sur sa vie de la part des autorités, qui ne supportent pas la dénonciation de leurs erreurs et crimes. Rage qui doit être totale, si l’on pense qu’ils ne peuvent pas imputer à Mariko un sentiment de connivence avec l’impérialisme français.
Pour toutes ses raisons, Oumar Mariko est un exemple de lutte, de droiture, d’internationalisme et d’anti-impérialisme. Que vive le continent africain indépendant, la révolution populaire et sociale, et le communisme !
Au tout début des années 20, se met en place la stratégie classe contre classe au niveau du Komintern (la Troisième Internationale), promouvant, en adéquation avec les partis communistes de certains pays, d’une ligne dur de regroupement de la classe ouvrière et de sa conscience propre contre la social-démocratie et la bourgeoisie en général. Une stratégie qui ne différencie pas les différents courants bourgeois et qui, par exemple, ne faisait pas de distinguo clair entre la social démocratie et le fascisme, l’un étant simplement la continuité de l’autre. Avec cette stratégie, l’alliance de partis était très peu recommandée. Dans les années 30, les organisations communistes commencent à abandonner cette stratégie pour celle du « front uni antifasciste » sous l’égide notamment des communistes français et du bulgare Georgi Dimitrov. Cette nouvelle stratégie fait prévaloir la défense de la démocratie formelle (bourgeoise) face au fascisme, en passant par une alliance large au sein de la société, notamment avec les petits-bourgeois. Pour les communistes il s’agit de mener cette alliance et de pouvoir critiquer de l’intérieur tout atermoiement de la social-démocratie, en montrant que pour aller jusqu’au bout de la logique de front et de la défense de la démocratie, il faut passer par des réformes sociales dures et même à terme par une révolution.
En Allemagne avant l’arrivée au pouvoir des nazis, c’était la stratégie classe contre classe qui était forte. Le KPD, suite à la répression de la révolution spartakiste, était un parti très puissant et influent. L’Allemagne avant 1918 était considérée comme l’endroit où la révolution socialiste devait avoir lieu à cause de son puissant Parti social démocrate dans les masses.
En 1932 sort Kuhle Wampe de Slatan Dudow avec pour scénariste le grand dramaturge Bertolt Brecht (dont je parle souvent ici). La première partie décrit un jeune homme au chômage. La deuxième partie, sa famille est expulsée de son logement et s’installe dans un terrain de campement tenu par d’autres ouvriers, la Kuhle Wampe. Anni, la fille, seule à disposer d’un travail, tombe enceinte de Fritz, qui explique qu’on le force au mariage à cause de la grossesse d’Anni. Celle-ci le quitte et s’installe chez son amie Gerda. La troisième partie met en scène une fête sportive organisée par les ouvriers, où Anni renoue sa relation avec Fritz, qui vient de perdre son travail. La dernière partie représente le retour du couple.
On y retrouve des éléments tout à fait brechtien comme des chants cassant le récit, lors de la scène où les deux amoureux vont se balader dans les bois, et dont les conséquences nous sont fait sentir par le chant. La première scène du film avec le vélo, sans parole, fait référence par son esthétisme au cinéma muet allemand, juste avant que le retour à la maison nous fasse entendre les paroles des personnages. Un silence qui se marie bien avec le personnage du chômeur dont personne, ni la société ni sa famille ne semble vouloir l’écouter et le comprendre. Le ballet des vélos allant de droite à gauche aux annonces d’emplois pour trouver toujours porte close est tout simplement magnifique. Le jeune chômeur finira par se suicider à cause des reproches du père fait à son fils concernant son manque d’ambition à trouver du travail. La scène la plus importante du film se trouve à la fin, lors de la confrontation dans le train entre les ouvriers en masse et les bourgeois au cours d’une discussion sur le commerce du café et de la raréfaction de certaines denrées par le capitalisme pour faire monter les prix. Le constat du désastre est le même, celui de la crise, mais où les bourgeois ne veulent rien remettre en cause, juste une domination de l’Allemagne, ce qui leur vaut l’hostilité des ouvriers enfermés et serrés avec eux dans ce vase clos. Les jeunes ouvriers souhaitent ne plus avoir de crise, par le socialisme. A la question qui changera le monde, car ce n’est pas les bourgeois qui la feront, ils répondent : « Ceux qui n’en sont pas satisfait ! »
Avec Kuhle Wampe, on assiste à une valorisation à outrance de la classe ouvrière solidaire, au détriment des petits-bourgeois déclassés montré comme ridicule même dans la d’échéance, ainsi que les bourgeois incapable de faire avancer le monde.
Autre lieu, autre stratégie, la France fut la terre mère de la mise en place de la stratégie du Front populaire et c’est donc bien normal d’en trouver trace dans son cinéma militant.
La vie est à nous de Jean Renoir (1936) en est l’exemple parfait. Œuvre de propagande commandée par le Parti communiste et réalisée collectivement (mais sous la direction de Jean Renoir) dans le cadre de la coopérative Ciné-Liberté. Le long-métrage n’a pas d’histoire à proprement dite mais une série d’événements. Le film commence par un cours en classe de primaire sur l’économie française, enchaîne avec des vidéos d’archives des marches fascistes et de la manifestation d’extrême-droite du 6 février 1934, passe par des récits de fictions sur la vie et la lutte dans les usines et les campagnes, se termine par les discours des principaux chefs communistes de l’époque.
L’utilisation d’images d’archives n’empêche pas le détournement de celle-ci : l’exemple le plus frappant est le discours de Hitler remplacé par les aboiements d’un chien ! La vie est à nous glorifie l’action des communistes dans les usines pour sauver leurs camarades ouvriers ou à la campagne pour empêcher la vente de tous les biens d’une pauvre famille paysanne endettée, la volonté étant au PCF de pouvoir représenter l’ensemble de la population française en excluant la grande bourgeoisie. En plus du fond, c’est aussi en terme esthétique que le film s’inscrit parfaitement dans son époque. La mode était alors à l’aspect presque documentaire (voire les documentaires de la CGT produit à l’époque) d’une œuvre militante afin de retranscrire le plus la réalité, à offrir des moments pédagogiques, sans oublier de les mélanger à des aspects purement fictionnels. Le long-métrage se termine sur une scène de foule, comme notre film allemand, mais ne regroupant pas seulement des ouvriers, mais aussi des paysans, des artistes, des fonctionnaires, des petits-bourgeois, tous unis contre le fascisme et pour un monde meilleur.
Madame et Pauline Roland, Charlotte, Théroigne, Lucile, Presque Jeanne d’Arc, étoilant Le front de la foule imbécile, Nom des cieux, cœur divin qu’exile Cette espèce de moins que rien France bourgeoise au dos facile, Louise Michel est très bien.
Elle aime le Pauvre âpre et franc Ou timide, elle est la faucille Dans le blé mûr pour le pain blanc Du Pauvre, et la sainte Cécile Et la Muse rauque et gracile Du Pauvre et son ange gardien À ce simple, à cet indocile. Louise Michel est très bien.
Gouvernements de maltalent, Mégathérium ou bacille, Soldat brut, robin insolent, Ou quelque compromis fragile, Géant de boue aux pieds d’argile, Tout cela son courroux chrétien L’écrase d’un mépris agile. Louise Michel est très bien.
envoi
Citoyenne ! votre évangile On meurt pour ! c’est l’Honneur ! et bien Loin des Taxil et des Bazile, Louise Michel est très bien.